Par Jean Narcisse Djaha, PhD Partenaire Fondateur & Directeur Exécutif, Réseau Humanitaire Afrique
Depuis des mois, la situation humanitaire en Afrique se détériore de plus en plus. Cette situation est causée par les coupes budgétaires américaines depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. Plusieurs pays africains sont plongés dans un désespoir profond quant à la survie de leurs propres systèmes de gestion de crise humanitaire. Cette situation, bien que déplorable pour le multilatéralisme, devrait plutôt donner une chance aux africains de repenser leurs propres systèmes de gestion de crises pour une indépendance véritable. L’Afrique devrait plutôt applaudir cette approche de l’administration Trump au lieu de se plaindre. En ce sens, il est essentiel de se demander : Quelles sont les opportunités qu’offrent les coupes budgétaires américaines au continent africain ?
Forcer le renouveau des organisations humanitaire en Afrique
Les coupes budgétaires américaines révèlent une vérité éclatante et une réalité douloureuse : le retrait du financement américain est le résultat d’un manque d’initiative africaine pour financer son propre système humanitaire et de gestion de crises. Le pire est que cette situation affecte aussi la stabilité régionale dans son ensemble.
Il est temps de repenser la gouvernance multilatérale pour qu’elle serve vraiment l’homme ! Un point clé, longtemps éludé, doit être abordé : le pouvoir excessif d’un seul pays membre capable de dicter l’avenir d’une organisation. En comptant sur les États-Unis pour le financement de son action humanitaire sur son propre sol, les pays africains donnent à l’Amérique un pouvoir de dicter ses règles y compris comment financer et quand retirer ce financement sans même consulter un seul pays africain.
Les organisations humanitaires, censées être des beacons d’espoir, s’effondrent sous le poids de leurs propres faiblesses. Il n’est pas trop tard pour remédier à ce manque d’initiative et d’attention des organisations humanitaire africaines et pays africains, mettant en lumière l’urgence d’une action internationale africaine concertée pour répondre à cette crise humanitaire. Et faire le contraire serait de fuir ses responsabilités.
Il est temps de repenser la gouvernance multilatérale pour qu’elle serve vraiment l’homme !
Un point clé, longtemps éludé, doit être abordé : le pouvoir excessif d’un seul pays membre capable de dicter l’avenir d’une organisation.
Réactiver urgemment l’Agence Humanitaire de l’Union Africaine
Dans un contexte socio-politique et économique mondial fragile, l’Amérique de Donald Trump veut allouer plus ressources aux problèmes endogènes, c’est-à-dire ceux que vivent les Américains au quotidien. Cette action de Trump s’avère crucial non seulement pour l’Amérique et ses vrais partenaires, mais aussi pour l’économie régionale et mondiale.
Selon Mabingue Ngom, ancien haut fonctionnaire des Nations Unies et Co-Fondateur de Réseau Humanitaire Afrique, les coupes budgétaires américaines, bien que controversées, offrent une opportunité unique : forcer le renouveau des organisations bloquées dans l’opacité et l’immobilisme.
Il faut rappeler que Ngom fut avait activement milité pour la création urgente de l’Agence Humanitaire de l’Union Africaine, car il croyait en la nécessité d’une réponse autonome, indépendante et fièrement africaine aux crises qui touchent notre très cher continent. Après un constat froid de la situation humanitaire africaine, l’activation de l’Agence Humanitaire de l’Union Africaine, en gestation depuis plusieurs années, pourra se donner les moyens de réduire les souffrances des populations locales. Conçue pour atténuer les vulnérabilités multiformes qui empêchent l’Afrique de respirer, elle a peu répondu à la diminution de l’aide humanitaire et à l’intensification des crises.
Mais sommes-nous condamnés à suivre aveuglement, comme les moutons de Panurge, plongeant dans le vide derrière leur chef sans esprit critique ni libre arbitre ? Un monde unipolaire est un monde dangereux, où les nations perdent leurs âmes et leurs voix.
Encourager Réseau Humanitaire Afrique, une nouvelle solution innovante
C’est à la suite d’un constat de l’inaction de l’Agence Humanitaire de l’Union Africaine et de la réponse insuffisante de la communauté internationale que Global Peace Education Network et Bouake Council on Global Affairs ont mis en place le Réseau Humanitaire Afrique afin d’apporter une nouvelle dynamique à la gestion de l’action humanitaire en Afrique. A travers ce projet, Jean Narcisse Djaha et Mabingue Ngom veulent mettre en place un Réseau qui repose sur des valeurs panafricaines millénaires de solidarité intergénérationnelle, l’empathie, l’amour du prochain en souffrance et le partage naturel.
Conclusion
La question des coupes budgétaires américaines et de la pression financière excessive que cela pose aux organisations humanitaires africaines soulève des préoccupations légitimes au sein de la société africaine, mettant en lumière les enjeux de souveraineté en matière de gouvernance humanitaire et d’apport de solutions africaines aux problèmes africains.
Les leaders du Réseau Humanitaire Afrique espère que cette crise sera un réveil pour les nations africaines et du monde, un réveil fondé sur les valeurs qui nous élèvent dans le multilatéralisme dont les Etats-Unis se proclame leader mondial encore aujourd’hui c’est à dire la solidarité qui nous unit, la dignité humaine qui nous rend fiers et la liberté qui nous rend forts.
Enfin, cette situation souligne l’importance développer des solutions africaines ace aux crises humanitaires qui s’accentuent, aux enjeux d’une activation urgente de l’Agence Humanitaire de l’Union Africaine et aux questions de développement de solutions locales. Des actions concrètes et un engagement ferme sont nécessaires pour répondre aux défis actuels comme ce qui vient nous imposer l’administration de Donald Trump et construire un système de gouvernance humanitaire plus dynamique, efficace et équitable pour tous.
Pour aller de l’avant, adoptant une approche fondée sur le financement par les africains, peut-être est-il temps de réfléchir à comment l’activation urgente de l’Agence Humanitaire de l’Union Africaine peut se traduits en actions concrètes, permettant ainsi de construire des ponts de dynamisme plutôt que de toujours tendre la main aux grandes puissances afin de régler les questions humanitaires africaines en Afrique et au-delà.